Je ne sais pas si vous vous êtes déjà fait cette réflexion… Bien souvent, quand une chose de notre quotidien disparaît, on se rend compte que l’on n’avait pas suffisamment fait attention à son apparence. Une maison de votre trajet journalier est détruite, par exemple, et vous prenez conscience de votre incapacité à en visualiser l’apparence ou les détails. J’ai hélas connu les terribles bombardements de Strasbourg en 1870, mais aujourd’hui, nous parlerons de ceux de 1944.
Là où nous sommes désormais, nous pouvons papoter, mon arrière-petite-fille Nicole et moi. Il y a exactement 80 ans, elle a vécu les bombardements de Strasbourg d’août et septembre 1944. Nous avons choisi d’évoquer ensemble quelques édifices détruits, auxquels son adolescence n’avait pas prêté une grande attention. Je peux les lui raconter. Comme écrire à deux voix n’est pas simple,
Nicole écrira en violet et en italique,
moi en « normal ».
Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis Antoine Wendling, architecte strasbourgeois né en 1828.
Je raconte dans ces pages quelques souvenirs de ma vie professionnelle ou familiale dans la capitale alsacienne que j’ai tant aimée.
En suivant ces liens, vous pouvez mieux nous connaître, moi et ma petite famille.
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Strasbourg bombardée
Pendant son annexion par les nazis, de 1940 à 1944, des bombes tombèrent sur Strasbourg à plusieurs reprises, parfois par accident, ou même par hasard. Mais les deux bombardements les plus intenses, les plus meurtriers aussi, eurent lieu le 11 août et le 25 septembre 1944, il y a tout juste 80 ans. Plus de 750 personnes, parmi lesquelles des enfants, y laissèrent la vie.
Vous n’avez là que le centre ville, qui a subi de lourds dégâts. Mais d’autres quartiers payèrent un lourd tribut : autour de la gare bien sûr, mais aussi le Neudorf et la Meinau – avec la ligne de chemin de fer Strasbourg-Kehl et les usines d’armement – le secteur de l’Orangerie, Schiltigheim et Bischheim, Lingolsheim, Ostwald…
Les bombardements de Strasbourg du 11 août 1944
Encore un été de guerre… Nous sommes plein d’espoir puisque les Alliés ont débarqué en Normandie il y a deux mois. Je vais avoir 17 ans. Mais l’espoir fait place à la stupeur lorsque, ce 11 août, les sirènes retentissent et que les bombes commencent à tomber tout près de la maison.
Vers la rue du Noyer…
Une bonne partie de la rue du Noyer est sinistrée : la pharmacie du Cygne, au coin de la rue du Vieux-Marché-aux-Vins, et pratiquement tout ce côté de la rue jusqu’au quai de Paris. Autant j’étais triste pour la pharmacie, autant je ricanais pour l’immeuble à l’angle du quai de Paris qui abritait le NSKK, ces volontaires paramilitaires qui s’occupaient des transports.
Derrière la pharmacie du Cygne, toute la rue Thomann est détruite, de part et d’autre de la rue du Noyer, y compris le légendaire « Rocher de Sapin » que tu aimais tant, grand-papa Wendling…
Oh oui, je l’aimais bien ce « Rocher de Sapin », si convivial et proche de la maison… C’était un bel immeuble XVIIIe, avec son toit mansardé et ses encadrements de fenêtres travaillés. La ruelle du Roitelet filait alors juste à droite du restaurant. Tu l’as encore connue, cette ruelle, ma chère enfant, avant que les gigantesques Grandes Galeries ne la mangent.
Sur cette vieille photo, on aperçoit aussi un bout de la pharmacie du Cygne, à gauche. De même que l’oriel de l’ancien « Rocher de Sapin », dans une des plus vieilles maisons de la Ville. Mais celle-ci a disparu bien avant les terribles bombardements que tu as vécus en 1944.
… et le Vieux-Marché-aux-Vins
Seulement, la pharmacie du Cygne que tu as connue était déjà différente ! Je crois que le beau bâtiment du même style que le « Rocher de Sapin » a cédé la place à quelque chose de plus haut au début des années 1920. C’est cet immeuble-là que tu as vu détruit.
Quant à l’immeuble du coin du quai de Paris, siège des sinistres nazis auxquels tu fais référence, il était primitivement partie intégrante d’un bel hôtel, « À la ville de Vienne », idéalement placé en face de l’ancienne gare. Il avait périclité à la mise en service de la nouvelle gare en 1883, mais son architecture simple et classique me plaisait bien.
Vers la rue du Vieux-Marché-aux-Grains
Les bombes ont aussi fait des ravages tout près de la pharmacie de la Vierge ou maman, votre petite-fille Jeanne, a passé une partie de son enfance. Vous savez à quel point elle tenait à ce quartier et aux souvenirs qui s’y rattachaient. Les dégâts la rendirent bien triste. Moi, j’avoue ne pas trop me rappeler de cet endroit que je fréquentais peu.
Et pourtant, ils étaient beaux ces bâtiments ! Et ils abritaient de fameux établissements… qui, il est vrai, ne se destinaient pas à une jeune fille de bonne famille. Mais, historiquement, nous avions là un des plus anciens estaminets de la ville !
C’était l’estaminet Piton, fondé en 1864, prototype des nouvelles grandes brasseries luxueuses, vastes et souvent éclairées d’une verrière. Ton grand-père Jean, le pharmacien de la Vierge y tenait son Stammtisch. Je l’y rejoignais de temps à autre. Lui a survécu aux bombardements, de même que son voisin “Au Talon d’Achille”. Mais pas le “Vieux Frédéric”, que tu vois un peu en saillie sur la photo de gauche.
Estaminets et restaurants
Mais les beaux immeubles si caractéristiques, de l’autre côté de la petite rue du Saumon, par contre… Il y avait là le restaurant Doerfer, dans une jolie bâtisse classique surmontée d’une drôle de terrasse. Puis, surtout, le fameux restaurant « Zum Römer », ouvert vers la fin de ma vie, qui occupait le rez-de-chaussée de deux maisons parmi les plus pittoresques de Strasbourg. La première avait un immense toit très pentu avec quatre étages de mansardes. La seconde se signalait par un beau pignon à redents. Même si tu ne fréquentais pas le Römer, ma chère Nicole, je suis sûr que tu avais remarqué ces maisons.
Quant à la pharmacie de la Rose, sur la droite du Römer, je crois que ton époque a heureusement choisi d’en restaurer la façade et l’apparence, malgré les dégâts du bombardement.
Vers la place Gutenberg
Vous auriez sûrement été bien triste, grand-papa Wendling, de l’état de la place Gutenberg au soir du 11 août 1944. Je sais que cet endroit vous était cher, puisque vous y aviez habité au moment de la naissance de l’oncle Auguste. Et je crois qu’un arrière-grand-oncle y possédait un commerce fameux. Mais presque tout le côté est de la place et l’entrée de la rue des Hallebardes ont été réduits en poussière.
Que cette image est affligeante, effectivement ! Nous habitions bien au numéro 9, sur le côté sud de la place, heureusement épargné. Et ce grand-oncle lointain auquel tu fais référence était mon cher beau-frère Camille Schauffler, qui avait épousé la sœur de ton arrière-grand-mère, mon épouse. Tu me suis ?
Les propriétés Schauffler
Il possédait le grand commerce de mode au coin de la rue Mercière. A ton époque, il appartenait encore à ses descendants, je crois. Et l’immeuble est resté intact.
Hélas, il avait aussi investi dans l’immeuble faisant le coin avec la rue des Hallebardes, celui qui n’est plus qu’un tas de gravats sur la photo du bombardement. Ses enfants Théodore et Maria en avaient hérité à sa mort en 1901. Théodore avait acheté le 74 allée de la Robertsau, non loin de chez ton oncle René.
Quant à Maria, elle épousa le banquier Virgile Meyer, homme charmant que j’appréciais fort. Leur fille Yvonne a hérité de cet immeuble bombardé, avec son mari Eugène Doirisse. Tu les as connus. Eux aussi ont habité allée de la Robertsau, modestement…
Yvonne a passé son enfance dans cette belle bâtisse à gauche sur la photo. Au-delà de la rue des Hallebardes, qui est alors très étroite, le grand immeuble suivant abritait la très réputée quincaillerie Furderer, une institution. Sur la fin de ma vie, on l’appelait Schwovolade, parce qu’elle était tenue par des Allemands. Et au-delà, avant le magasin Schauffler, c’était un fabricant de chapeaux. Tout à droite de la carte postale, tu vois la toiture de la maison que nous habitions dans les années 1860.
Vers le pont du Corbeau
Grand-papa Wendling et moi, nous vous avons déjà parlé de la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, de l’ancienne Douane et des transformations subies à la suite de ce bombardement du 11 août 1944. Nous n’y revenons pas ici.
Mais de l’autre côté du pont du Corbeau, comme dans le secteur de la rue des Bateliers, des maisons entières ont disparu. C’est le cas de cet îlot si typique qui n’est plus qu’un amas de ruines.
Oh, ma chère enfant, ce pâté de sept maisons était bien sûr pittoresque, véritable enchevêtrement de bâtisses traditionnelles. Mais je ne suis pas sûr qu’il aurait résisté longtemps à un urbanisme moderne…
Les bombardements de Strasbourg du 25 septembre 1944
Celui-ci était le plus terrible, le plus meurtrier. Mais comme je travaillais pour le RAD au Neudorf, je l’ai ressenti moins proche et moins dangereux que celui du 11 août. Et pourtant…
Nous avons déjà évoqué récemment les dégâts subis par la place de la Gare, la ruine des grands palaces comme l’hôtel Pfeiffer ou le Terminus. Tout le quartier fut sévèrement touché, y compris la belle église Saint-Jean. Ce n’était pas notre paroisse, mais ma sœur Colette y faisait du guidisme, avant la guerre, avec celles que l’on connût ensuite sous le nom de Pur-Sang.
L’église Saint-Jean bombardée
Nous avions déjà assisté, depuis la maison, à l’incendie de la grande Synagogue. Désormais, un peu plus loin, Saint-Jean est en flamme. Un horizon de cendres et de désolation. Juste à côté, au numéro 12 du quai Saint-Jean, le cousin Paul Allonas a dû avoir bien peur.
Ici, ma chère enfant, en plus de la superbe église du XVe siècle à la toiture si caractéristique, c’est tout le mobilier liturgique qui a disparu. De même que l’orgue Rinckenbach que le compositeur Marie-Joseph Erb s’était fait construire en 1902.
Et l’ancien cloître était occupé par l’école technique et industrielle — qui avait remplacé le Mont-de-piété de ma jeunesse —, devenue Oberrealschule du temps allemand. Elle ne sera pas reconstruite. Par contre, je crois que l’école primaire Saint-Jean n’a pas été touchée, et le vénérable presbytère non plus.
Vers le quai Saint-Jean
Un peu plus loin encore, sur le quai Saint-Jean, c’est tout l’espace compris entre le Faubourg National et la rue du Maire Kuss qui s’est volatilisé.
J’allais finalement assez peu dans cette direction. Je connaissais mal cet endroit, mais j’ai le souvenir de drôles de bâtiments, formant un ensemble un peu désordonné…
Je vois, ma chère Nicole. Tu fais allusion à tout cet ensemble :
Il y avait là, au 2 Faubourg National, une des plus belles maisons alsaciennes de la ville, presque aussi remarquable que la maison Kammerzell. Vers la fin de ma vie, c’est un charcutier qui l’occupait, puis un marchand de cigares. Mais je crois qu’à ton époque s’y tenait un fameux restaurant, le « Schnockeloch ». Je crains fort que sa perte soit irrémédiable et qu’on l’ait remplacée par une modernité discutable.
Plus loin se trouvait une petite maison avec un photographe, puis une auberge « Zur Mosel », qui existait encore pendant ton enfance.
Et on tombait sur cette curiosité, aussi bien architecturale que sociale, qu’on appelait le « Walhalla », une dénomination aux sonorités si germaniques que je n’y mis jamais les pieds. D’ailleurs je ne sais pas si ton arrière-grand-mère Adélaïde me l’aurait permis ! C’était une sorte d’auberge-cabaret que la bonne société qualifiait de sulfureuse.
Heureusement, je crois que le bel immeuble du numéro 6, au coin de la rue du Maire Kuss, a résisté aux bombardements.
Vers le quai de Paris…
Les bombes sont aussi tombées de l’autre côté du canal, détruisant une bonne partie du quai de Paris, depuis le magasin Citroën jusqu’à la rue du Marché. Le quai Desaix, un peu plus loin, subit aussi de gros dégâts. Entre le 11 août et le 25 septembre, les environs de notre quai Kellermann sont bien ravagés.
Pour te distraire de ta peine, laisse-moi alors offrir à la future historienne que tu seras un des plus anciens clichés de Strasbourg. Tu vois ici le pont du Marché paré pour la visite de Napoléon III en 1857 ! Par une curieuse ironie, ce qui est détruit en 1944 existe déjà, mais ce qui sera épargné n’est pas encore construit ! Les deux immeubles de part et d’autre de la rue seront en fait jumeaux. D’assez élégantes bâtisses, avec de belles fenêtres ornées de mascarons, formant un beau décor pour le voyageur.
Avec une vue plus large et plus récente, tu les vois tous les deux et tu devines, à droite, un morceau des restes de l’hôtel d’Angleterre. Tu vois aussi ta maison au quai Kellermann !
Et sur la photo ci-contre, tu découvres l’hôtel d’Angleterre en entier, au fait de sa gloire, avant qu’il ne soit partiellement détruit par la construction des grands magasins Thietz. Que tu aperçois tout à droite de ta photo du bombardement.
… et le quai Desaix
Les bombes de Saint-Jean débordèrent aussi sur le quai Desaix. Beaucoup de maisons traversantes, dont les façades donnaient à la fois sur le quai et sur la rue du Vieux-Marché-aux-Vins, s’effondrèrent.
Tu ne sais sans doute pas, ma chère enfant, que nous avons habité là juste avant la construction de l’immeuble du quai Kellermann ? C’était au 17 rue du Vieux-Marché-aux-Vins et cela donnait sur le 16 quai Desaix de l’autre côté. Les bombes n’ont rien laissé de cet immeuble que j’aimais bien…
Vers le collège Saint-Étienne
Vous avez déjà évoqué, grand-papa Wendling, la ruine du gymnase de mon lycée, la Frederikeschule des nazis, le lycée des Pontonniers. Ces mêmes chapelets de bombes dévastèrent assez largement les alentours du collège Saint-Étienne, la rue de la Croix, la rue des Sœurs, la rue de la Pierre-Large. Elles eurent la délicatesse d’épargner ce qu’il restait de l’abbatiale Saint-Étienne d’origine.
Effectivement, cette vénérable église avait déjà perdu beaucoup de son authenticité. Je n’ai jamais su pourquoi la grande tour-porche d’entrée avait été abattue en 1802. Mais à ce moment, l’édifice servit un temps de théâtre municipal. On le priva même de ses bas-côtés, le nef devenant une sorte de cube amputé du tiers de sa hauteur, sans attrait. C’est cet état-là que j’ai connu. Cependant, j’ai pu assister à la construction du nouveau collège épiscopal, tout autour, en 1860. L’architecte était Eugène Petiti, qui venait d’achever la superbe chapelle de la Toussaint.
Par contre, au 1 rue de la Pierre Large, je me souviens des bains Saint-Guillaume, où l’on pouvait se plonger dans des baignoires de vapeurs sulfureuses. Le bâtiment n’était pas très intéressant. Mais je crois que celui qui le remplace est bien pire !
En passant par l’Hôtel des Postes
Oserais-je vous titiller quelque peu en supputant que la bombe qui détruisit le corps central de l’Hôtel des Postes, sur ce que l’on appelait alors la Hindenburgstrasse, l’avenue de la Marseillaise, vous aurait arraché un ricanement ? Vous n’étiez pas très féru de cette architecture germanique, je crois.
Au risque de te surprendre, mon éventuel rictus de satisfaction s’est vite estompé devant ce qui a été reconstruit à la place ! On peut ne pas aimer le style d’origine, mais le remplacer, dans un ensemble encore existant, par un élément complètement étranger n’a ni rime ni raison ! Je pense aussi, ma chère Nicole, que l’éternité nous apprend sans doute à dépasser nos rancœurs historiques pour juger avec davantage d’objectivité l’apport architectural allemand à notre belle ville.
Et vers l’Orangerie…
Le 26 ou le 27 septembre, je ne m’en souviens plus très bien, maman et moi sommes allés rendre visite à oncle René, votre petit-fils. Nous voulions nous rendre compte des dégâts dans son quartier. Vous savez qu’il habitait au 72 allée de la Robertsau, à côté de la villa de votre neveu Théodore Schauffler.
Oncle René et tante Toinon ont eu très peur. Une bombe a écrasé la maison voisine, au coin de la rue de la Schiffmatt. À gauche de la photo, on aperçoit un bout du numéro 72.
Les bombes sont tombées du boulevard de la Dordogne au boulevard de l’Orangerie, occasionnant de gros dommages, mais heureusement moins de victimes qu’au centre-ville.
… et la rue Twinger
Un pâté de maisons plus en amont, la rue Twinger a aussi beaucoup souffert.
Je me rappelle la construction du grand immeuble du numéro 6. Ce devait être en 1904. Ton grand-oncle Auguste m’avait montré ce chantier d’Auguste Brion, lorsque nous allions rendre visite à Théodore Schauffler.
Un peu plus tôt, des architectes de Baden-Baden, Treusch et Schober, avaient construit cette villa tarabiscotée pour un promoteur du Neudorf, Friedrich Haller. Il faisait feu de tout bois et construisait de riches villas dans le secteur. D’ailleurs, deux villas du même style néo-baroque existent toujours, aux 10 et 27 de la même rue.
Elles émanaient des mêmes architectes, sur commande du même promoteur qui parsemait le nouveau quartier de somptueuses demeures. On était libre d’en apprécier le style ou non. Ainsi, j’ai évoqué récemment celles construites aux numéros 10 et 11 du boulevard de l’Orangerie.
Eh bien, cher grand-papa Wendling, la villa du numéro 11 était occupée pendant la guerre par la Kameradschaft Karl Roos, une association d’étudiants catholiques strasbourgeois, à l’origine, mais transformée en organe du parti par les nazis. Et le 25 septembre 1944, le numéro 10 croula sous les bombes, provoquant suffisamment de dégâts au numéro 11 pour qu’on abatte les deux villas.
Reconstruire
Ce furent des heures sombres, grand-papa Wendling, douloureuses et remplies d’angoisses. Tant de personnes innocentes perdirent la vie, des enfants aussi. Il y eut bien d’autres dégâts que ceux que nous avons évoqués, notamment sur notre chère cathédrale. Et Strasbourg mit du temps à panser ses plaies.
Ma chère Nicole, j’ai vécu les mêmes affres que toi, soixante-quatorze années auparavant. Les mêmes ruines, les mêmes désolations. Sauf que les bombes venaient de nos ennemis… Mais la ville a su renaître, comme elle l’a fait à ton époque. Espérons que nos descendants n’auront plus jamais à reconstruire Strasbourg.
Et la reconstruction justement ? Dans ce petit questionnaire, essayez de trouver quels bâtiments actuels remplacent ceux qui ont disparu sous les bombes américaines les 11 août et 25 septembre 1944 :
Comme une plume
Antoine Wendling, biographe rédacteur
Faites de votre vie,
de leur vie, un livre !
Références pour les bombardements de Strasbourg en 1944 :
Toujours l’incontournable et précieux https://www.archi-wiki.org
Et celui des Archives de l’Eurométropole : https://archives.strasbourg.eu/
Richard Seiler : Objectif Strasbourg – La Nuée Bleue
Patrick Hamm : Strasbourg, mémoire d’une ville à travers ses cartes postales – Signe
Pierre et Astrid Felder : C’était hier à Strasbourg – Éditions Le Chardon
Christian Lamboley : Strasbourg Tramway – Contades
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