Dans notre bonne ville, les quais ont toujours eu une place à part. On dit qu’Argentoratum doit son nom aux reflets d’argent des cours d’eau qui la traversent. Défensifs, commerciaux, ornementaux, ces derniers ont toujours structuré la cité. Habiter le long de l’Ill ou de l’un de ses affluents, habiter un quai, c’est une garantie d’espace et de verdure. Le quai Kellermann à Strasbourg m’est cher à plus d’un titre. J’ai participé à sa naissance, j’y ai vécu et je l’ai aimé. Je vous le narre.
Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas encore,
je suis Antoine Wendling, architecte strasbourgeois né en 1828.
Je raconte dans ces pages quelques souvenirs de ma vie professionnelle ou familiale dans la capitale alsacienne que j’ai tant aimée.
En suivant ces liens, vous pouvez mieux nous connaître, moi et ma petite famille.
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Les quais du Faux-Rempart
Vous le savez, le cours d’eau qui borde le nord de la ville s’appelle canal du Faux-Rempart. Je crois qu’on ne sait toujours pas si c’est un bras naturel de l’Ill ou s’il a été creusé à une quelconque époque. Toujours est-il que, quand j’étais tout petit — mais pour être honnête, je n’en ai aucun souvenir —, le canal était divisé en son milieu par une levée de terre fortifiée, une fausse-braie, qui doublait l’enceinte de la cité.
Sur cette gravure, vous regardez depuis le pont de la Fonderie, devant l’école Schoepflin. À gauche, les maisons du futur quai Schoepflin. Il s’interrompt à la Burgthor, la porte fortifiée du débouché de la rue de la Nuée Bleue. Elle était doublée d’une autre tour plus petite sur la fausse-braie. Au loin, on aperçoit la porte de Spire, devant la petite rue du Vieux-Marché-aux-Vins.
À la fin du XVIIIe siècle, les tours furent détruites. Puis on arasa le faux rempart qui se transforma un temps en promenade. Vous voyez les jardins foisonnants à gauche du canal ? C’est le futur quai Kellermann. Je vous ai déjà parlé du maire Schutzenberger, qui avait fait recouvrir l’immonde Fossé-des-Tanneurs. Il décréta aussi la création des quais sur les bords du canal, la suppression de la levée de terre, et donc la création d’une voie navigable.
Un quai Kellermann à part
Désormais, donc, les maisons qui bordent les quais ont les pieds au sec. Parce que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les quais sont très peuplés. En tout cas le quai Desaix et le quai de Paris. Non loin de Saint-Pierre-le-Vieux, beaucoup de maisons canoniales donnent sur l’eau. Sur le quai de Paris, le bel hôtel de Neuwiller s’entoure d’établissements accueillant les voyageurs de la gare du Marais Vert.
Au-delà de la rue de la Nuée-Bleue, une rangée de belles maisons orne le début du quai Schoepflin, avant de céder la place à l’Arsenal et à l’École d’artillerie. Puis c’est le Théâtre et la Préfecture.
Mais nous avons sauté le quai Kellermann qui, vous le voyez, est presque vierge de toute construction. C’est que de nombreuses parcelles appartiennent encore à la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune. Et une bonne partie de l’espace arboré est en fait un ancien cimetière. On y devine d’ailleurs une petite chapelle accolée au mur d’enceinte.
Tout ce secteur compris entre la rue de la Nuée Bleue et la nouvelle rue du Noyer, percée en 1833, est assez mal desservi. Seules de petites venelles ou impasses le traversent, à partir du nouveau quai ou de la vieille rue Thomann.
L’endroit se cherche encore une identité, entre jardins d’agrément, petites fabriques, rares immeubles d’habitation et vestiges du grand domaine canonial de Saint-Pierre-le-Jeune. Ses espaces verts répondent à ceux du quai Kléber, qui s’appelle alors quai de Paris.
Le quai Kellermann avant 1870
Au coin du quai Kellemann et de la rue du Noyer, nous l’avons déjà évoqué ensemble, se trouve le pavillon septentrional de la vénérable fabrique de pipes Hurel et Greyenbuhl, construite en 1836.
Le 1a quai Kellermann
Vient ensuite le numéro 1a, de même hauteur. Mais, à mon avis, cette maison est la plus ancienne du quai. À voir la courbure de son soubassement et la petite taille de ses fenêtres, elle devait avoir les pieds dans l’eau bien avant 1830…
Elle appartenait à des marchands de charbon, Lamarche et Schwartz. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, de nombreux locataires vivaient ici. C’est que la bâtisse était très profonde et s’enfonçait d’une trentaine de mètres au moins dans la ruelle du Roitelet. Oui, regardez bien… à gauche de la maison, on voit un petit espace avant le bâtiment suivant. C’est la ruelle du Roitelet qui rejoignait alors la rue Thomann. Et où se trouvait l’entrée de notre vénérable numéro 1a.
Le 1 quai Kellermann
L’immeuble voisin, de l’autre côté de la ruelle du Roitelet, date du tout début des années 1850. Il inaugure une tendance nouvelle qui apparaît alors sur les quais : construire dans la hauteur ! Le faîte de la toiture dépasse largement tout ce qui l’entoure. Par la suite, les vingt mètres seront la norme, soit un rez-de-chaussée, quatre étages et des mansardes.
A l’origine se trouvait ici la brasserie de la Grue, propriété de monsieur Haering. Mais en 1901, un agent d’assurance, monsieur Fritsch chargea les architectes Brion et Haug de transformer l’immeuble de manière à y accueillir une manufacture de toiles et lainages, Durlach et Cie.
Le 2 quai Kellermann
La veuve Muller possédait une vaste parcelle, correspondant à peu près à l’antique Marbacher Hof. En 1860, bien avant le percement de la rue Marbach, elle obtint l’autorisation de reconstruire la façade de l’immeuble 2 quai Kellermann. C’est le dernier grand bâtiment que l’on aperçoit sur la vue aérienne.
Après 1870, et jusqu’à la construction du numéro 6, toute la direction des chemins de fer impériaux logera dans ces murs, dont Herr Mebes, General Direktor et conseiller au Regierungsrat.
Plus tard, ce bel immeuble avec un curieux entresol accueillera la firme Faller, commerce en gros de prêt-à-porter.
1870 au 9 quai Kellermann
À l’autre extrémité du quai, le pavillon d’angle de l’imposante maison du prévôt des chanoines de Saint-Pierre-le-Jeune avait été reconstruit en 1783. Elle appartenait désormais à la riche veuve du compositeur Jean-Georges Kastner. Elle était à peu près intacte (la maison… mais la veuve aussi), alors que les premières maisons du quai Schoepflin voisin avaient disparu sous les bombes prussiennes. De grands et beaux arbres s’élevaient alors derrière le mur d’enceinte.
Comme vous pouvez le voir sur le plan ci-dessus, le siège de 1870 avait détruit une bonne partie de la propriété de la veuve Muller, qui correspondait peu ou prou à ce qu’on appelait alors le Marbacher Hof. On en profita pour percer une plus large rue Marbach. Et, en paiement d’une créance, la veuve Muller me proposa une parcelle formant le coin est de la nouvelle rue et du quai Kellermann. Je décidai d’y construire “ma” maison.
Les 4, 5 et 6 quai Kellermann
Entre 1878 et 1880 s’élevèrent donc ici trois nouveaux immeubles. Mes collègues et moi sommes restés fidèles à un style néo-classique qui nous semblait élégant.
Le 4 quai Kellermann
J’avais choisi de la pierre de taille pour le rez-de-chaussée, avec un angle à pan coupé qui m’autorisait une belle pièce de réception en quart de cercle à trois travées. Pour les étages, j’alternai pierre de taille et brique rouge, avec des hauteurs sous plafond diminuant en s’élevant. Toutes les pièces, sauf la cuisine, donnent sur la rue Marbach ou le quai Kellermann. Une façade à onze travées ! Les étages ont chacun trois beaux balcons, et de grands balcons filants pour le quatrième.
C’était un immeuble de rapport, un investissement. Ma petite famille et mon agence d’architecture s’installèrent au rez-de-chaussée le 22 décembre 1880. Joli cadeau de Noël pour nous quatre ! Auguste avait 17 ans, Marie 10. Vous vous souvenez de ce que nous disions à propos des bains publics ?
Pour la famille, j’avais fait installer une baignoire à la cave. Mais pas question de faire monter de l’eau dans les étages ailleurs que dans la cuisine. L’eau et le feu étaient les ennemis des architectes d’alors.
Mes premiers locataires furent un colonel, un fabriquant de chemises, un représentant de commerce, un professeur et un maçon. La demande ne manquait pas ! On pouvait déplorer la présence des Allemands et profiter de leur argent…
Avec l’achèvement de la grande synagogue, en 1898, nous avions une belle vue depuis la maison :
Le 5 quai Kellermann
Mon collègue du numéro 5 et moi avons fait cause commune. Même style classique, même alternance de balcons, même nombre d’étages. Mais ses étages supérieurs étaient un peu moins hauts que les miens, pour que son faîte de toit assure la liaison entre le 4 et le 6.
Nous faisions cour commune aussi, donc nous étions bien obligés de nous entendre. Et nous prenions tous les deux appui sur le numéro 1 de la rue Marbach, construit en 1878. Mon collègue s’est différencié en n’utilisant pas la brique rouge et en adoptant des frontons de fenêtres triangulaires au premier étage, tandis que les miens sont en arc surbaissés.
L’immeuble appartenait à l’origine à un monsieur Schorong, administrateur judiciaire.
Le 6 quai Kellermann
Ce fut une surprise ! Cette belle maison, cachant un terrain profond d’une quarantaine de mètres derrière elle, était la propriété des chemins de fer impériaux. La gare était encore en face pour quelques années. J’ai donc craint un style plus prussien. Mais la construction, contemporaine de la mienne et du 5, est d’un très beau classicisme selon mes goûts.
Les vastes appartements du corps principal sont dévolus aux cadres, dont le General-Direktor Mebes qui avait quitté le numéro 2, tandis qu’une grande aile intérieure, collée au numéro 5, permet de loger les cheminots de passage entre deux voyages.
Le 7 quai Kellermann
Vers le milieu du quai, en 1872, s’était établie la fabrique de tuyaux de gaz et d’eau Volz et Wittmer. Elle avait une vaste emprise en direction de l’église Saint-Pierre-le-Jeune. Son en-tête commercial semble flatteur et quelque peu fantaisiste. Malgré tout, il donne une idée de l’ampleur de l’installation. Elle englobait notamment, en son centre, le grand bâtiment où le préfet Lezay-Marnésia avait installé la première école normale primaire de Strasbourg, en 1811. Le plan ci-contre montre aussi que l’impasse Saint-Pierre-le-Jeune butait alors contre les bâtiments de l’entreprise.
En 1904, l’entreprise demanda à Berninger et Kraft une profonde transformation des locaux. Elle témoignait de la prospérité de l’affaire, mais aussi de sa volonté de se donner une apparence plus commerciale sur le quai. Pour autant, la différence de hauteur avec les immeubles voisins devenait disgracieuse ! De là à ce que votre époque a jugé bon de construire ici…
Donc, en 1882, nous en sommes là : les “vieux” 1a, 1 et 2 sont présents ; le nouveau bloc des numéros 4, 5 et 6 les a rejoints au-delà de la nouvelle rue Marbach. On aperçoit le pavillon de l’entreprise Voltz et Wittmer, suivi des arbres encore nombreux dans un jardin bordé d’un mur. Si vous regardez bien, à l’angle de la rue Marbach, vous distinguez des palissades de chantier.
La villa Ungemach, au 3 quai Kellermann
C’est le chantier de la petite villa Ungemach.
Avec cette photo, je triche un peu. Si vous l’agrandissez, vous verrez des drapeaux alliés aux fenêtres de ce petit pavillon au coin du quai Kellermann et de la rue Marbach. Nous sommes donc en 1919, juste après cette Grande Guerre que je n’ai pas connue.
La villa, reconstruite en 1884, appartient à l’origine à la veuve Ungemach, qui dirige, depuis 1868, une entreprise d’épicerie et de conserverie située juste derrière, aux 2 et 4 de la rue Marbach.
Son fils, Léon Ungemach, reprendra l’entreprise. Son alliance avec de puissantes familles strasbourgeoises, dont les Staehling, lui permit de faire croître et fructifier son affaire, qu’il déplaça en 1888 dans une grande usine de Schltigheim.
Membre de la chambre de commerce, il devint même maire pendant deux mois fin 1918. On lui reprocha alors les bénéfices faits pendant la guerre sur les contingents de sucre. Il les attribua donc à la construction de la fameuse cité Ungemach, au Wacken, dont mon fils Auguste vous parlera sûrement un jour.
L’immeuble du Katholisches Verein
Il restait sur le quai Kellermann un grand terrain appartenant au marchand de textiles Gentzbourger, de la place de l’Homme de Fer. L’Union des oeuvres catholiques en fit l’acquisition en 1894.
Ce devait être le chef-d’œuvre d’un prêtre hors du commun, Paul Müller-Simonis. Héritier d’une vaste fortune, il l’avait consacrée à toutes sortes d’œuvres sociales et religieuses, notamment la fondation de Caritas. De la génération suivant la mienne, il ne faisait plus partie des protestataires que nous étions, mais incarnait le centre, ce Zentrum catholique. Sa posture constructive s’incarnait dans l’Elsässer, journal catholique dont il était l’actionnaire principal, aussi bien que dans l‘Elsass-Lothringische Landespartei dont il fut le fondateur.
Bâtir un grand foyer d’œuvres catholiques, à l’image de ce qui se pratiquait en Allemagne, telle était son ambition.
Le monument Dacheux
Pour cela, il fit appel à Eugène Dacheux, dont nous avions déjà rencontré des constructions allée de la Robertsau. Dacheux a déjà construit plusieurs immeubles pour Simonis. Mais pour celui-ci, le jeune prêtre de 33 ans ne va pas compter ses millions. Ce que Dacheux a bien compris, gonflant peu à peu la note de ce vaste complexe qui comprenait une salle des fêtes, un hôtel, un restaurant, de grandes salles de réunions, un casino…
On en profita également pour percer la rue Saint-Pierre-le-Jeune, en amputant l’emprise de Voltz et Wittmer. Mais cela permettait une façade supplémentaire au grand bâtiment. La perspective sur le clocher de Saint-Pierre-le-Jeune était, je dois le dire, très réussie.
Coupes et plans du Katholisches Verein signés Dacheux en 1895 (AVES)
L’inclusion de la maison Kastner
Le style était très classique, de bon aloi, quoiqu’un peu massif. Le déséquilibre produit par l’ajout d’une aile de cinq travées à gauche me gênait quelque peu. Les arcades – si chères à notre ancêtre Blondel et à son Aubette – ont une certaine majesté. Elles permettent, par la transformation de la terrasse du pavillon Kastner, de rejoindre ce dernier à gauche. Et cette suture est plus fine que celle produite par l’espèce de tour rectangulaire abritant une nouvelle cage d’escalier commune au nouveau bâtiment et à l’ancienne maison Kastner.
Parce que Dacheux avait poussé à la reprise du pavillon d’angle et des deux premiers niveaux de la grande maison Kastner. Il en modifia l’aspect pour l’adapter au style du nouveau Katholisches Vereins Gebäude. Les frais s’additionnaient aux frais…
Las, cette belle ambition se transforma en gouffre financier. Il fallut vendre dès 1905 et accepter la transformation en théâtre-hôtel-restaurant aux fins purement commerciales. Il restait au moins le nom de l’Union…
Le quai Kellermann au début du XXe siècle
Et voilà la naissance d’un quai… Tiens, notre numéro 1a a changé ! C’est son nouveau propriétaire, monsieur Weill-Goetz qui a mandaté Berninger et Krafft pour reconstruire la maison d’habitation et transformer le long bâtiment arrière en usine textile. On fabrique beaucoup à l’arrière du quai Kellermann. Et ce n’est pas fini…
Je crois bien que c’est le dernier bout de cette partie du quai que beaucoup d’entre vous ont encore connu “vivant”, bien que considérablement raboté. Avant la suite…
Le 6a quai Kellermann
En 1900, il reste un petit espace libre sur le quai, entre le numéro 6 et l’entreprise de tuyaux Voltz et Wittmer. En 1889, un Auguste Klein a fait construire, en retrait, une petite usine de fabrication de chaussures. Les frères Klein, les architectes, sont à la manœuvre. Mais je ne crois pas qu’ils aient été apparentés.
Une dizaine d’année plus tard, le bâtiment est repris par le successeur de Klein, Ernest Hampelé.
L’immeuble Hampelé
Le succès aidant, ce dernier fit construire, vers la fin de ma vie, un très bel immeuble venant compléter notre quai. Il fit appel à un jeune architecte doué, de la génération de mon fils Auguste, Frédéric Illinger.
Illinger aimait travailler la pierre de taille et les reliefs élégants qu’il pouvait lui apporter. La très jolie petite villa qu’il avait construite pour lui-même rue Wimpheling en témoignait. Les fenêtres surmontées d’arcs en anses de panier étaient originales et élégantes. De même l’importance donnée aux baies de la travée d’entrée, légèrement en saillie, répondait harmonieusement à la noble porte cochère.
L’architecte avait d’autant plus de mérite qu’il devait composer avec une parcelle dont l’axe était complètement de travers par rapport à celui du quai ! Faire du beau avec du krumm, après tout, n’est-ce pas un de nos talents, à nous autres architectes ?
La maison est, me semble-t-il, restée dans la famille jusqu’à vos jours.
J’ai le bonheur d’avoir laissé à mes descendants une belle maison, agréablement située, avec une vue dégagée sur un quartier encore calme (à l’époque). De génération et génération, ils y ont, je crois, vécu une existence heureuse, malgré drames et guerres. Mon fils Auguste et mon petit-fils René y ont perpétué un temps mon activité d’architecte. Les transformations apportées par les époques successives à mon cher quai Kellermann n’ont pas toujours été heureuses. Mais le grand ensemble du Katholisches Verein et les numéros 4, 5, 6 et 6a y ont survécu. Pour longtemps encore j’espère…
Comme une plume
Antoine Wendling, biographe rédacteur
Faites de votre vie,
de leur vie, un livre !
Références pour le quai Kellermann de Strasbourg :
Toujours l’incontournable et précieux https://www.archi-wiki.org
Et celui des Archives de l’Eurométropole : https://archives.strasbourg.eu/
Patrick Hamm : Strasbourg de 1878 à 1945 – Éditions du Signe
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